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L'effet ricochet de la réforme territoriale

L’actualité politique récente – comme probablement celle à venir en 2017 – présente, autour de la question territoriale, un singulier paradoxe. D’un côté, cette question sature le débat politique. Il n’est pas de sujet de société qui ne trouve d’explication d’ordre géographique : terrorisme et apartheid territorial, vote protestataire et décrochage de la France périphérique, chocs électoraux en Grande Bretagne et aux États-Unis et aveuglement des élites métropolitaines... Et par contre coup, les politiques rivalisent de propositions sur le même registre : Plan Marshall pour la ruralité, nouvelle loi sur la mixité urbaine... Mais étrangement, pratiquement personne ne voit dans la décentralisation et son approfondissement une réponse possible à ces défis. La question territoriale est au centre du débat politique en vue des élections présidentielles ; la décentralisation en est absente. On peut y voir une explication conjoncturelle. À la suite de la réforme territoriale amorcée lors du quinquennat précédent et déployée avec celui qui s’achève, il faut marquer une pause, prendre acte des fragiles équilibres obtenus et tirer prudemment les leçons des rivalités entre lobbies territoriaux qui ont marqué cet exercice législatif. On fait ici l’hypothèse que ce paradoxe tient à une explication plus fondamentale. Il marque la fin d’un cycle, celui ouvert lors des trente glorieuses avec la promesse de progrès que portait la décentralisation. C’est un désenchantement vis-à-vis de la décentralisation qu’il faudrait aujourd’hui constater.